In memoriam Madame Amédé FOUQUET née Léone EPAIN

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Souvenez vous dans vos prières de Madame Amédé Fouquet, née Léone Epain, née à Mazières, commune de Saint Rémy née le 8 juillet 1926, décédée le 3 juin 2017, veuve de Monsieur Amédé Fouquet décédé le 4 avril 1984. Ses obsèques ont été célébrées le vendredi 9 Juin 2017 à l’église de Saint Rémy.

Robert BELMAS, fidèle du prieuré, a tenu à exprimer à notre communauté son admiration pour Madame FOUQUET. Qu’il me soit permis de vous livrer son message, envoyé peu de temps après l’annonce du décès : Père Louis, j’ai effectué ce matin un pèlerinage à l’oratoire de Notre Dame de la basse forêt dans les Monts de Blond où la Vierge est représentée foulant au pied le serpent. C’est alors que j’ai reçu votre message. Madame FOUQUET avec sa foi magnifique était un exemple pour tous les paroissiens, et sans doute leur rempart le plus inaltérable contre le Mal. J’ai prié pour elle à l’oratoire, mais je suis persuadé que son âme aujourd’hui est heureuse, entre les mains de Dieu. Puisse-t-elle, elle aussi, prier pour nous qui demeurons encore dans ce monde à la beauté écornée par le Mauvais. Je ne pourrai pas assister aux obsèques ni à la Messe de samedi, mais je prierai pour me joindre à vous tous. Bien amicalement, Robert.

Hommage du Père Louis THEZE à Madame Léone FOUQUET,

Permettez-moi chers amis, même si c’est un peu long, ce que vous voudrez bien me pardonner, de rendre aujourd’hui hommage à Madame Léone FOUQUET décédée dernièrement. Ses obsèques ont eu lieu vendredi à l’église de Saint Rémy.

A mon arrivée dans ce beau village de Saint Rémy sur Creuse en 2014, j’ai fait rapidement la connaissance de Madame FOUQUET. Elle était parmi les premières à assister aux offices que je célébrais dans une chapelle privée avant que celle-ci ne soit édifiée. Lors de notre première rencontre, elle était si heureuse d’avoir un prêtre à Saint Rémy pour lui apporter le secours des sacrements que je crois bien qu’elle a battu ce jour là le record du nombre de mercis prononcés. Madame FOUQUET avait cette foi reçue par son éducation, transmise par sa famille et le curé du village de Leugny desservant de Saint Rémy. Elle avait gardée cette foi qui touchait son cœur et son âme et avait bien compris que la foi passe par les actes et la pratique des sacrements, avant tout, d’où son bonheur de me savoir si proche. Elle a été très fidèle et assidue aux offices et Messes célébrés au prieuré et fréquentait assidûment le confessionnal. Elle marquait les personnes assistant à la messe par cette prière jaculatoire « Mon Seigneur et mon Dieu ! » qu’elle prononçait distinctement au moment de l’élévation de l’hostie consacrée et du vin consacré.

Elle n’était absente aux offices qu’à contre cœur et par la force des choses. Elle appréciait mes visites à son domicile et veillait comme une grand-mère de cœur à ce que je sois toujours bien nourri. J’avais pour elle un profond respect et de l’attachement. Lors de la messe célébrée pour son dernier anniversaire, je lui avait dit qu’elle me faisait penser à la femme forte dont parle l’évangile. Cette femme qui assume la vie matérielle de son foyer, qui se lève tôt, travaille dur et achète un champs pour faire un bon placement pour sa descendance.

Ceux qui ont vécu avec Léone et ceux qui l’ont vu vivre ont apprécié sa gentillesse, sa force de caractère mais aussi sa façon de s’effacer. Ce courage quotidien pour faire face à toutes les tâches d’une Maman : élever cinq enfants, apporter jour après jour à chacun d’eux cette attention et cette tendresse dont il a besoin pour grandir. Je sais qu’elle aimait chacun d’entre eux de façon égale et qu’elle aimait beaucoup ses petits-enfants et arrières petits enfants.

J’imagine qu’il lui a fallu souvent puiser au plus profond d’elle-même pour porter les épreuves qu’elle a traversées et particulièrement le départ prématuré de son mari. Ce cher mari Amédé pour qui elle avait de la dévotion au-delà de la mort. Elle m’a régulièrement demander de célébrer des Messes pour le repos de son âme. Elle était très attachée à la maison qu’ils avaient construit pour abriter leur foyer.

Elle a du faire face aussi au cancer qui minait sa santé et qui a fini par avoir raison d’elle.

Nous ne parlons pas assez de ces millions de petites gens qui ont l’amour et le courage de faire tous les jours et sans bruit les mille petits gestes de service qui apportent un peu de vie et de bonheur aux autres.

Elle a aimé les siens et les siens l’ont aimée. Elle a pu rester chez elle jusqu’à son départ grâce au service local de soins infirmiers et aux services d’aide à domicile en milieux rural.

Nous ne parlons pas assez non plus de ces initiatives de solidarité qui rendent notre société plus chaleureuse et attentive à nos malades, à nos personnes âgées.

Elle avait compris que l’essentiel dans une vie est d’aimer et d’être aimé. L’important dans l’homme réside dans son cœur. Il n’est pas dans ce qu’on réussit ni dans ce qu’on amasse.

C’est ce que Jésus-Christ nous dit « Voici mon commandement : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Lui, dont nous disons ici, qu’Il est l’Envoyé de Dieu, n’a cessé de le proclamer : Dieu est la source de tout amour humain car il est lui-même Amour. Et toutes les fois où nous aimons et vivons le service des autres, nous rencontrons Dieu au plus intime de son être ; chaque personne qui nous aime est le signe de la présence de Dieu auprès de nous. Jésus nous a fait la promesse : l’amour ne passe pas ; il ne meurt pas. Près de Dieu il retrouve visage et vie.

Aujourd’hui, nous pleurons notre chère amie Léone car nous en avons le droit. N’ayons pas peur de nos larmes, Jésus aussi a pleuré son ami Lazare qui était mort avant de le ressusciter.

La grande et triste erreur de quelques -uns, même bons, c’est de s’imaginer que ceux que la mort emporte nous quittent. Ils ne nous quittent pas. Ils restent.

Où sont-ils ? Dans l’ombre ? Oh non, c’est nous qui sommes dans l’ombre. Eux sont à côté de nous sous le voile, plus présents que jamais. Nous ne les voyons pas parce que le nuage obscur nous enveloppe, mais eux nous voient. Ils tiennent leurs beaux yeux pleins de gloire arrêtés sur nos yeux pleins de larmes. O consolation ineffable, les morts sont des invisibles, ce ne sont pas des absents.

J’ai souvent pensé à ce qui pourrait le mieux consoler ceux qui pleurent. Le voici : c’est la foi à cette présence réelle et ininterrompue de nos morts chéris. C’est l’intuition claire, pénétrante, que par la mort ils ne sont ni éteints, ni éloignés, ni même absents, mais vivants, près de nous, heureux, transfigurés, et n’ayant perdu dans ce changement glorieux ni une délicatesse de leur âme, ni une tendresse de leur cœur, ni une préférence de leur amour ayant au contraire, dans ces profonds et doux sentiments, grandis de cent coudées.

La mort pour les bons est la montée éblouissante dans la lumière, dans la puissance et dans l’amour. Ceux qui jusque-là n’étaient que des chrétiens ordinaires, deviennent parfaits : ceux qui n’étaient que beaux deviennent bons, ceux qui étaient bons deviennent sublimes !

Le cierge au pied de Notre Dame de Lourdes brûle pour Léone. J’ai souvent vu celle-ci prier devant la Vierge, il y a quinze jours encore après la messe et c’est l’image que je garderais de notre amie.

 

Une Réponse

  1. Delahaye Richard

    Quelle émotion de lire la si belle et touchante du prieur en hommage de celle qui était une des figures des plus fidèle et exceptionnelle de notre communauté ! Pouvoir la revoir, nous en souvenir et l’accompagner de nos prières, merci pour ce service exceptionnel.

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